A la chasse des soumises et des licornes...
Supposons qu'il s'agisse d'une situation hypothétique (mais ce n'est pas le cas).
Une femme d'âge mûr contacte un homme (il est marié mais ouvert à ce type de communication) et elle entame la conversation de la manière suivante :
"Bonjour. Comment allez-vous ? Je m'excuse de vous contacter si soudainement, mais j'ai remarqué que vous étiez sur le groupe Facebook poly et j'aimerais en savoir plus à ce sujet !"
Je dirais que c'est un bon début.
Une série de phrases quasi apologétiques sont échangées entre eux. Tout cela est très typique de la communauté belge francophone. Ils commencent généralement sur un ton doux et indirect, puis en viennent lentement et péniblement au fait.
Il lui répond de manière directe tout en restant dans le style francophone de la galanterie superflue.
Il lui explique brièvement ce qu'est le "poly" et lui donne un bref aperçu des aspects passés et présents de ce concept dans sa propre relation.
Sans vraiment approfondir le sujet, elle passe rapidement à la description détaillée de son propre contexte : divorcée, éloignée, sans emploi et dans le besoin. Et tout aussi rapidement, elle expose ses désirs et ses envies :
"J'aimerais être l'amante entre deux hommes. J'aimerais aussi être avec une femme. En fait, j'aimerais être la licorne d'un couple marié".
Étant donné qu'elle utilise le terme "licorne", on peut supposer qu'elle savait déjà de quoi il s'agissait.
On peut également supposer que sa question initiale n'était qu'un prétexte pour vérifier si cet homme était également à la recherche de "licornes" au hasard.
"Il faudrait que je demande à ma femme ce qu'elle en pense. Il répond.
"Ok ! Qu'est-ce qu'elle a dit ?" Elle tape quelques minutes plus tard.
"Non". Il dit : "Elle n'est pas intéressée pour l'instant. "Elle n'est pas intéressée pour l'instant et aurait de toute façon besoin d'apprendre à vous connaître d'abord."
La conversation prend alors sa tournure habituelle. Il suggère qu'ils apprennent d'abord à se connaître un peu avant de passer à la sexualité. Elle accepte poliment. Il pose ensuite quelques questions de base auxquelles elle répond sèchement.
Quelques jours de silence s'ensuivent, interrompus uniquement par son dernier texto dans lequel il finit par lui reprocher de ne pas vouloir apprendre à le connaître. Elle ne dit ni oui ni non, mais suggère que son sentiment est probablement correct ; en fait, elle transfère la responsabilité de clore ou de poursuivre la conversation à la personne qu'elle avait contactée au départ.
C'est ainsi que nous arrivons à la fin de cette petite analogie de la vie réelle entre la communication superficielle et l'élevage 🦄.
La culture de la drague est-elle à l'origine de ce phénomène que l'on retrouve en proportion presque égale chez les hommes et les femmes ?
Peut-être.
Je me dis simplement que la meilleure approche pour gagner du temps aurait été différente.
Si j'avais été cette femme, fatiguée d'un mariage raté de plus de 20 ans et intéressée par les plaisirs pervers, j'aurais entamé la conversation de la manière suivante :
"Bonjour. J'aime bien votre photo. Vous êtes très beau. Votre femme est-elle aussi mignonne que vous ? Je suis fraîchement célibataire et je cherche à explorer ma sexualité avec des personnes ouvertes d'esprit. Seriez-vous intéressé par une rencontre et une discussion ?"
Mesdames : Il n'y a pas de mal à être direct, quelle que soit votre langue ou votre culture. Dites simplement ce que vous voulez, sans insister ni être impoli.
Messieurs : Il n'y a pas de mal à vouloir des relations sexuelles occasionnelles. Soyez un homme et ne prenez pas le rejet trop à cœur. L'attirance n'est pas automatique.
Si vous examinez mon approche ci-dessus et la déconstruisez, vous verrez que j'ai utilisé une salutation (vérification de la norme sociale !), un compliment montrant que j'ai regardé la personne (vérification de la norme interpersonnelle !), une taquinerie pour indiquer mon large champ d'intérêt (vérification objective !), expliqué mon état civil et mon adhésion à un groupe spécifique de personnes (vérification de la norme de la sous-culture !) et indiqué que je n'avais pas d'attentes (vérification de la norme de l'introspection !).
La socialisation est censée être une légère partie d'échecs, pas un lancer de fléchettes ou un match de cricket pour voir jusqu'où vous pouvez frapper cette balle avant que l'autre ne l'attrape et ne vous déclare OUT !
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